SOLFEGE


Résumé/Synthèse/Approfondissement

Bien que la musique traditionnelle n'a point besoin du solfège, car basée sur une transmission orale essentiellement, je me suis permis de vous mettre les bases du solfège.

 

Allant de l'initiation et base au début de la page, jusqu'à l'explication des gammes, intervalles et autres complexités musicales.

 

C'est plutôt un référentiel de solfège allant des notions jusqu'à des explications plus complexes, mais allant chronologiquement et pédagogiquement du plus simple au plus complexe.

 

En effet, je me suis posé la question de ce chapitre, mais comme nous travaillerons autant des morceaux anciens que modernes, pour ne pas stopper les connaissances des personnes (lecture de partition du musette, classique, jazz, rock....), j'ai préféré aller jusqu'au bout de la démarche.

 

Conseil pour ceux qui ne connaissent pas le solfège, prenez le temps, chapitre par chapitre. Lisez tranquillement, avancez méthodiquement et sans précipitations (cad ne commencez pas par la fin, sinon décrochage assuré au bout de 2 secondes).


Partition

 
Partition autographe de la Symphonie n° 9 en ré mineur, op. 125 (4e mvt.), de Ludwig van Beethoven.

 

Une partition de musique est un document (en papier, en parchemin, ou en format électronique) qui porte la transcription d'une œuvre musicale. Cette transcription peut être faite avec plusieurs sortes de notations (notation neumatique, notation mesurée, notations plus modernes adaptées à la musique contemporaine, etc.) et sert à traduire les quatre caractéristiques du son musical :

 

  • la hauteur ;
  • la durée ;
  • l'intensité ;
  • le timbre.

 

ainsi que de leurs combinaisons appelées à former l'ossature de l'œuvre musicale dans son déroulement temporel, à la fois

 

  • diachronique (succession des instants, ce qui constitue en musique la mélodie)
  • et synchronique (simultanéité des sons, c'est-à-dire l'harmonie).

 

Le terme est devenu au fil du temps par métonymie, le synonyme de l'œuvre musicale elle-même.

La portée

Dans le solfège, la portée est un ensemble de cinq lignes horizontales permettant de représenter les hauteurs. Elle est destinée à recevoir les figures de notes et de silences, les clés, les altérations, et quelques autres symboles annexes.

Un système de portées

Un ensemble de deux portées ou plus, liées par des accolades, s'appelle un système.

Dans le solfège, la représentation des hauteurs utilise six types de signes : la portée, les lignes supplémentaires, les figures de note, les clés, les signes d'octaviation et les altérations.

Les cinq lignes de la portée sont également espacées et forment entre elles quatre interlignes. Les lignes et les interlignes sont numérotés du bas vers le haut :

Portée

Les figures de note (dont la forme permet d'indiquer les durées) sont placées soit sur les lignes, soit dans les interlignes. La hauteur est indiquée par la position de la tête de la note : la présence éventuelle d'une hampe n'entre pas en ligne de compte.

Figures sur la portée


Lignes et interlignes supplémentaires

En deçà et au-delà de la portée, on dispose de lignes et d'interlignes supplémentaires, dont la fonction est d'agrandir ponctuellement la portée. Le nombre de lignes et d'interlignes supplémentaires pouvant être utilisés est en principe illimité :

Lignes et interlignes supplémentaires

Ces lignes supplémentaires évitent des changements de clef pour les registres aigus et graves des instruments. Certains d'entre eux, afin d'éviter un excès de lignes supplémentaires peu lisible, utilisent toujours ce changements de clef. Par exemple, le basson, le trombone et le violoncelle, habituellement en clé de fa, utilisent la clé d'ut 4e pour leur registre aigu, voire la clef de sol pour le suraigu du violoncelle.


Barres de mesure

Dans le solfège, les barres de mesure sont des traits verticaux qui matérialisent sur la partition, les cycles de temps que sont les mesures. En conséquence, une mesure est la période comprise entre deux barres consécutives, et le « temps fort » — ou premier temps de la mesure — est celui se trouvant immédiatement à droite de chaque barre.

 

Barres de mesure
a : simple
b : double
c : fin
d : début reprise
e: fin reprise

Les clefs

En solfège, une clef (ou clé) est un signe graphique placé au début de la portée qui indique la hauteur des notes associées à chaque ligne.

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La note do dans 8 clefs

La clef se trouve nécessairement au début de toute portée, mais peut aussi se rencontrer plus loin pour indiquer un changement de clef.

Il existe trois figures de clefs : la clef de sol, qui indique le sol no 3, proche du la du diapason, et qui concerne les sons aigus, la clef d’ut qui indique le do no 3 — ut est l’ancien nom de la note do — et qui concerne les sons du médium, enfin, la clef de fa, qui indique le fa no 2 et qui concerne les sons graves.


Notes de musique


Dans le solfège, la note de musique est littéralement « notée » sur une partition afin d'être lue par le musicien interprète. On lui attribue quatre caractéristiques principales : durée, hauteur, intensité et timbre.

La note représente par sa forme une durée (dimension horizontale du solfège). De par sa position sur la portée, elle représente une hauteur (dimension verticale).

 \header { tagline = ##f } \score { \new Staff \with { \remove "Time_signature_engraver" } \relative c' { \time 8/1 \tempo 1 = 55 \autoBeamOff \clef treble \override Rest #'style = #'classical c1 d e f g a b c \bar "||" } \addlyrics { do ré mi fa sol la si do } \layout { \context { \Score \remove "Metronome_mark_engraver" } } \midi {} }

En musique, une note désigne soit un symbole permettant de représenter la hauteur et la durée relative d'un son, soit la hauteur elle-même d'un son.

 

Une croche "LA"

Noms des notes à l'étrangers

Système Dénomination de la gamme
Anglais C D E F G A B
Allemand C D E F G A H
               
Français Do mi fa sol la si

Figures de note

  • Valeur relative des figures de notes :
Valeur relative des figures de notes

 

Les figures de note se présentent sous la forme d'un ovale, appelé « tête de note », dont la position sur la portée indique la hauteur de la note. La tête de note est de couleur blanche en ce qui concerne la blanche ainsi que toutes les valeurs qui lui sont supérieures — ronde et carrée, principalement —, et de couleur noire en ce qui concerne la noire ainsi que toutes les valeurs qui lui sont inférieures — croche, double croche, etc. La blanche ainsi que toutes les valeurs qui lui sont inférieures possèdent en outre une hampe (ou queue). Enfin, la croche ainsi que toutes les valeurs qui lui sont inférieures, sont dotées d'un ou plusieurs crochets.

 

  • La carrée est la figure de note dont la durée vaut le double de la ronde. Elle est un souvenir de la « notation carrée » de la fin du Moyen Âge. Cette figure est peu utilisée depuis le XVIIe siècle. Elle vaut huit temps lorsque l'unité de temps est égale à la noire.

 

  • La ronde est la figure de note dont la durée vaut la moitié de la carrée et le double de la blanche. Elle vaut quatre temps lorsque l'unité de temps est égale à la noire.

 

  • La blanche est la figure de note dont la durée vaut la moitié de la ronde et le double de la noire. Elle est dotée d'une hampe, et toutes les figures qui lui sont inférieures le sont également. Sa partie arrondie — sa « tête de note » — est de couleur blanche, ainsi que les figures qui lui sont supérieures — ronde et carrée. Elle vaut deux temps lorsque l'unité de temps est égale à la noire

 

  • La noire est la figure de note dont la durée vaut la moitié de la blanche et le double de la croche. Sa partie arrondie — sa « tête de note » — est de couleur noire, ainsi que les figures qui lui sont inférieures — croche, double croche, etc. Elle vaut un temps lorsque l'unité de temps est égale à la noire.

 

  • La croche est la figure de note dont la durée vaut la moitié de la noire et le double de la double croche.

 

Comme son nom l'indique, la croche est normalement dotée d'un crochet ; toutes les figures qui lui sont inférieures comportent un nombre de crochets équivalant au nombre exprimé par leur nom : « double croche » : deux crochets, « triple croche » : trois crochets, etc. Lorsque plusieurs croches se suivent, les crochets peuvent être remplacés par des liens. La croche vaut un demi-temps lorsque l'unité de temps est égale à la noire.

 

  • La double croche est la figure de note dont la durée vaut la moitié de la croche et le double de la triple croche. Une double croche vaut un quart de temps lorsque l'unité de temps est égale à la noire.

 

  • La triple croche est la figure de note dont la durée vaut la moitié de la double croche et le double de la quadruple croche. La triple croche vaut un huitième de temps lorsque l'unité de temps est égale à la noire.

 

  • La quadruple croche est la figure de note dont la durée vaut la moitié de la triple croche. Cette figure, de création plus récente, est très peu utilisée. Elle vaut un seizième de temps lorsque l'unité de temps est égale à la noire.

 

  • Certains compositeurs vont même plus loin en insérant des quintuples, voire des sextuples croches

 


Figures de silence

  • Valeur relative de figures de silences :
Valeur relative des figures de silences

 

  • Le bâton de pause est le silence qui correspond à la carrée. Il peut également être utilisé de manière spéciale : placé au centre d'une mesure, et surmonté d'un nombre, le bâton de pause indique un nombre égal de mesures en silence consécutives à compter.

 

  • La pause signifie, quand elle est placée seule au centre d'une mesure, que celle-ci ne se compose que de silence, peu importe la durée de la mesure. Dans le cas où on se trouve dans une mesure de plus de 4 noires, alors la pause, si elle n'est pas seule, dure forcément 4 noires (soit une ronde).

 

  • La demi-pause est le silence qui correspond à la blanche.

 

  • Le soupir est le silence qui correspond à la noire.

 

  • Le demi-soupir est le silence qui correspond à la croche.

 

  • Le quart de soupir est le silence qui correspond à la double croche.

 

  • Le huitième de soupir est le silence qui correspond à la triple croche.

 

  • Le seizième de soupir est le silence qui correspond à la quadruple croche. Cette figure, de création plus récente, est également peu utilisée.

Point de prolongation

Dans le solfège, le point de prolongation est un signe placé après une figure de note ou de silence permettant de prolonger la durée de cette figure d'une manière précise et quantifiable.

 

Il existe le point ordinaire, simplement appelé « point », le double point et le triple point.

 

Lorsque le point suit une figure de note, il doit être analysé comme une durée s'additionnant à la valeur précédente au moyen d'une liaison de prolongation.

 

Il ne faut pas confondre le point de prolongation toujours placé après une figure avec le point indiquant le staccato qui lui se trouve au-dessus ou en-dessous.

Placé après une figure, le point augmente celle-ci de la moitié de sa durée.

  • Équivalence des valeurs pointées :
Le point
  • De ce qui précède nous pouvons déduire que toute valeur pointée vaut le double de la valeur pointée inférieure, et la moitié de la valeur pointée supérieure.
  • Valeur relative des figures de notes pointées :
Valeur relative des figures de notes pointées
  • Valeur relative des figures de silences pointés :
Valeur relatives des figures de silences pointés

Double point

Placé après une figure, le double point augmente celle-ci des trois quarts de sa durée.

  • Équivalence des valeurs doublement pointées :
Double point
  • Ainsi qu'on l'a vu, le second point est au premier ce que le premier est à la figure initiale : l'équivalent de la moitié de la valeur qui précède.

Représentation des durées en musique

Dans le solfège, si la durée des temps — régulièrement délimités par les pulsations — est le plus souvent constante, la durée des notes ou des silences ne l'est pas nécessairement. La notation musicale doit donc pouvoir exprimer, non seulement des durées égales au temps, mais aussi, des durées qui lui sont supérieures ou inférieures. Pour représenter les durées musicales, deux classes de symboles existent, l'une pour représenter les notes jouées ou chantées — les figures de note —, l'autre pour représenter les moments de silence entre certaines notes — les figures de silence.

 

Figures de notes et de silences (à chaque note correspond un silence de même durée).
 

Triolet

Dans le solfège, le triolet est une division exceptionnelle du temps, formée d'un groupe de trois figures égales dont la somme équivaut à deux figures identiques dans un temps normalement binaire.

 

Le triolet est signalé par le chiffre « 3 » placé au-dessus ou au-dessous du groupe concerné.

 

On trouve donc le triolet à la place d'un temps binaire.

 

On peut également trouver le triolet sur un groupe de deux temps consécutifs (ou quatre, rarement davantage). Quand par exemple la noire est l'unité de temps, il est possible, sur un groupe de deux temps consécutifs, de remplacer deux noires ordinaires par trois noires en triolet, dont la somme équivaut à deux temps, soit, la valeur d'une blanche.

 

On peut également trouver le triolet sur une partie de temps. Si par exemple la noire est l'unité de temps, il est donc possible dans ce cas, de remplacer deux doubles croches ordinaires par trois doubles croches en triolet, dont la somme équivaut à la moitié d'un temps, soit, la valeur d'une croche.

 

Au sein d'un triolet, la blanche vaut le tiers d'une ronde, la noire vaut le tiers d'une blanche, la croche vaut le tiers d'une noire, etc.

 

Équivalence des triolets

 

Un triolet peut ne pas former un groupe de trois notes égales, il suffit que la somme de ses durées soit équivalente à celle des trois notes égales. Par ailleurs, un triolet peut contenir des silences : la valeur du silence est alors égale à celle de la note qu'il remplace. Ainsi, chaque triolet de l'exemple ci-dessous équivaut à une noire, soit, à un triolet de croches :

 

Contenu des triolets

 

On peut dire, pour résumer, que triolet signifie trois au lieu de deux, ou encore, trois en l'espace de deux.


Sextolet

 

Dans le solfège, le sextolet est une division exceptionnelle du temps dont la fonction est de remplacer deux triolets consécutifs.

 

 

Le plus souvent constitué de six figures égales, le sextolet est signalé par le chiffre « 6 ».

 

 

On trouve donc le sextolet à la place de deux temps binaires consécutifs. La figure de note choisie pour exprimer la division du sextolet — donc la note qui représente le 1/6 du quartolet — est celle qui vaut le 1/4 de sa durée totale.

 

 

 

Équivalence des sextolets

 

Au sein d'un sextolet, la noire vaut le sixième d'une ronde, la croche vaut le sixième d'une blanche, la double croche vaut le sixième d'une noire, etc.

 

Équivalence des sextolets

 

On peut dire, pour résumer, que sextolet signifie six au lieu de quatre.


Liaison de prolongation

Dans le solfège, la liaison de prolongation — ou liaison de tenue, ou, plus simplement liaison — est un signe en forme d'arc de cercle, reliant deux figures de notes de même hauteur et ayant pour effet de faire entendre un seul son dont la durée est égale à la somme des durées des figures liées — la deuxième note n'est donc pas attaquée et sert simplement à prolonger la durée de la première.

Le signe de la liaison peut enjamber une barre de mesure : l'avantage du procédé — sur le point de prolongation, par exemple — est que la durée ainsi obtenue peut être à cheval sur plusieurs mesures.

La liaison de prolongation permet donc d'additionner les durées de notes pour obtenir de nouvelles durées ne correspondant pas aux valeurs existantes, et pouvant excéder, si nécessaire, la durée de la mesure.

Par exemple, pour obtenir une durée équivalant à une noire un quart, on pourra lier une noire à une double croche ; ou encore, pour obtenir une durée de onze noires, on pourra lier entre elles, deux rondes, une blanche et une noire, etc.

Remarques :

La liaison de prolongation ne concerne que les figures de notes. Les figures de silence, elles, n'ont évidemment pas besoin d'être liées pour être additionnées.
Il faut éviter de confondre la liaison de prolongation avec la « liaison d'expression » — ou legato — qui concerne le phrasé.

Mesure

La mesure recouvre plusieurs aspects musicaux .

 

 

Dans un premier sens, la mesure est la division d'un morceau de musique en parties d'égales durées.

 

Cette division s'indique au moyen de petites barres verticales sur la portée, appelées barres de mesure.

 

Elle se définit par un nombre donné de temps - les temps étant des unités pour mesurer la durée. À cet égard, la mesure peut donc être vue comme une unité de mesure plus grande regroupant plusieurs temps.

 

Mais une mesure se définit également par la structuration et l'accentuation des temps : à savoir entre temps forts (accentués) et temps faibles. En d'autres termes, cette structure rythmique est constituée d'une succession de temps (un, deux, trois...) se répétant de manière cyclique, et dont le premier de chaque série est plus « fort » que les suivants. Généralement, la mesure est définie comme une période comportant un « temps fort » (plutôt le premier en musique « classique », plutôt le second et le quatrième en jazz, rock...) « suivi de X temps faibles ». Il existe donc plusieurs types de mesures, selon la répartition et la structuration des temps forts et faibles.

 

 

En second lieu, il s'agit également de « mesure » pour désigner plus spécifiquement le type de structure du segment donné (la mesure au sens premier) en fonction de l'accentuation de ses temps.

 

Ces différents types sont indiqués par des chiffrages spécifiques (chiffrage de la mesure). Ce chiffrage est généralement composé de deux nombres disposés l'un au-dessous de l'autre représentant une fraction.

 

Il est placé après la clé et son armure. Si le type de mesure change en cours de morceau, un nouveau chiffrage est indiqué après une double barre de mesure. Il s'agit alors de changement de chiffrage ou de changement de mesure.

Barre de Mesure et chiffrement des mesures.

Mesure à deux temps

 

La mesure à deux temps est une mesure qui contient un temps fort suivi d'un temps faible.

 

 

Mesure à trois temps

 

La mesure à trois temps, qui contient un temps fort suivi de deux temps faibles.

 

 

Mesure à quatre temps

 

La mesure à quatre temps est en principe une mesure qui contient un temps fort et trois temps faibles.

Exemple : Mesure de la chanson En passant par la Lorraine.


Chiffrages

Les deux nombres du chiffrage forment une fraction (sans la barre horizontale) dont l'unité de valeur est toujours la ronde. Le chiffrage 4/4 est parfois représenté par un « C », et le chiffrage 2/2 par un « C barré »

Chiffrage traditionnel des mesures simples

Dans une mesure à temps simples (une mesure à temps binaires), la fraction du chiffrage prend en compte des valeurs égales à l'unité de temps.

Le numérateur de la fraction (nombre supérieur) indique le « nombre de temps » utilisés dans la mesure4 :

  • 2/4 signifie « une mesure à deux noires »,
  • 3/2, « une mesure à trois blanches »,
  • 6/8, « une mesure à six croches ».

Le dénominateur (nombre inférieur) indique l'unité de temps de la mesure, selon la convention suivante4 :

  • le nombre 1 représente la ronde ;
  • le nombre 2 représente la blanche (soit une demi-ronde) ;
  • le nombre 4 représente la noire (soit un quart de ronde) ;
  • le nombre 8 représente la croche (soit un huitième de ronde) ;
  • le nombre 16 représente la double croche (soit un seizième de ronde).

Chiffrage traditionnel des mesures simples.


Altérations

En musique, le mot altération peut signifier trois choses.

  • Une altération renvoie tout d'abord à la modification de la hauteur initiale d'une note, en d'autres termes, au fait de rendre cette note plus grave ou plus aiguë, et ce, quelles que soient les raisons de ce changement : modulation, transposition, ornementation...
  • Ensuite, sur la partition, et plus précisément, sur la portée, une altération désigne le symbole chargé d'indiquer cette modification. C'est surtout ce deuxième sens qui retiendra notre attention dans le présent article.
  • Enfin, et par extension, il est également possible de considérer qu'une altération représente la nouvelle note ainsi modifiée, autrement dit, la « note affectée d'une altération ».

En tant que figure indiquant la modification de la hauteur primitive d'une note, l'altération se place sur la portée, très précisément sur la ligne ou dans l'interligne de la note qu'elle affecte, et à sa gauche.

 

On distingue les altérations simples et les altérations doubles, les premières étant les plus courantes.

Altérations simples

 

 
Altérations simples.

 

Elles sont au nombre de trois : le dièse, le bémol et le bécarre.

  • Le dièse (#) est l’altération qui élève la note d'un demi-ton chromatique.
  • Le bémol (bémol) est l’altération qui abaisse la note d'un demi-ton chromatique.
  • Le bécarre ( bécarre ) annule l’effet de toutes les altérations précédentes (qu’elles soient simples ou doubles, constitutives ou accidentelles) et rend à une note sa hauteur naturelle.

 

Le mot dièse provient du grec diesis qui, à l’époque de la Grèce antique, avait à peu près le même sens. Jusqu'au XVIe siècle, le dièse et le bécarre étaient confondus sous la même appellation « bécarre ». Le dièse est issu du bécarre par prolongement partiel des deux hampes verticales. Il était alors plus incliné qu'aujourd'hui.

 

L’origine des mots bémol et bécarre remonte au Moyen Âge, et se rapportent à la note si, qui fut la première à être affectée d’un bémol dans certaines circonstances. C’est ainsi que bémol signifie étymologiquement B mou — c’est-à-dire, si arrondi, désignant l’actuel si bémol —, et bécarre, B carré (désignant à son tour le si naturel).

 

 

Altérations doubles

 

Altérations doubles usuelles

 

Il existe deux altérations doubles en solfège moderne : le double dièse et le double bémol.

 

  • Le double dièse ( Llpd+2.svg ) est l'altération qui élève la note de deux demi-tons chromatiques.
  • Le double bémol ( Llpd-2.svg ) est l'altération qui abaisse la note de deux demi-tons chromatiques.

 

Dans un but d'exhaustivité, mentionnons qu'il a aussi existé trois autres altérations doubles, aujourd'hui tombées en désuétude car le bécarre initial qu'ils contiennent est considéré comme superflu : le double bécarre, le bécarre-dièse et le bécarre-bémol.

 

Altérations doubles désuètes

 

  • Le double bécarre ( Llpd00.svg ) était l'altération qui rendait sa hauteur primitive à une note doublement diésée ou doublement bémolisée — c'est-à-dire affectée d'un double dièse ou d'un double bémol. Aujourd'hui, par définition, un bécarre seul suffit.
  • Le bécarre-dièse ( Llpd+01.svg ) était l'altération qui changeait une note doublement diésée en une note simplement diésée. Aujourd'hui, un dièse seul suffit.
  • Le bécarre-bémol ( Llpd-01.svg) était l'altération qui changeait une note doublement bémolisée en une note simplement bémolisée. Aujourd'hui, un bémol seul suffit.

Effet des altérations

 

L'effet d'une altération est différent suivant que celle-ci se trouve dans le morceau — altération accidentelle — ou bien à la clé — altération constitutive.

 

Il convient de remarquer qu'une note altérée est nommée avant son altération, mais est notée après. Par exemple, un do affecté d'un dièse sera appelé « do dièse», mais, sur la partition, le dièse sera écrit avant le do — « dièse do», en somme —, ceci, afin d'éviter de jouer par erreur un do avant de réaliser que c'était en fait un do dièse qu'il aurait fallu jouer.

Une altération accidentelle — appelée plus simplement accident — intervient dans le courant du morceau, et concerne toutes les notes de même nom et de même hauteur qui se trouvent après elle dans la même mesure. L'effet de l'altération accidentelle est donc temporaire et prévaut sur toute altération précédente affectant la note.

 

Exemple :

 

 \relative c' { \override Voice.TextScript #'staff-padding = #3 \override Staff.TimeSignature #'stencil = ##f \time 6/1 f1_"1" fis_"2" f'_"3" fis,_"4" f_"5" fis_"6" f_"7" fis'_"8" f,_"9" }

 

Dans l'exemple ci-dessus, le premier dièse accidentel affecte les notes n°2, et n°4, (et pas la note 3, qui n'est pas à la même hauteur que la note 2, objet de l'altération accidentelle). Le deuxième dièse accidentel affecte la note n°6, le troisième dièse accidentel affecte la note n°8 (et pas la note 9) et le bécarre accidentel affecte la note n°5.

Armure

Dans le solfège, l'armure — ou l'armature — est un ensemble d'altérations réunies à la clé. Elle est composée soit exclusivement de dièses, soit exclusivement de bémols — en dehors du cas particulier constitué par le changement d'armure. Ces altérations correspondent à la tonalité principale des mesures suivant la clé.

Armure indiquant trois dièses à la clef (de sol) (fa\sharp, do\sharp, sol\sharp), c'est-à-dire une tonalité de la majeur ou de fa\sharp mineur.

Construction

Ces altérations, appelées altérations constitutives, dont le nombre peut varier de un à sept, se succèdent dans l'ordre du cycle des quintes :

  • Ordre des dièses, par quintes ascendantes : fa, do, sol, ré, la, mi, si.
  • Ordre des bémols, par quintes descendantes : si, mi, la, ré, sol, do, fa — soit, l'ordre inverse du précédent.
Ordre des altérations constitutives
Par exemple, s'il n'y a qu'un dièse à la clé, ce sera fa\sharp, s'il y en a cinq : fa\sharp, do\sharp, sol\sharp, ré\sharp et la\sharp; s'il y a deux bémols : si\flat et mi\flat, s'il y en a quatre : si\flat, mi\flat, la\flat et \flat, etc.

Effet

Alors que l'effet d'une altération accidentelle s'exerce sur toute note de même nom et de même hauteur durant la mesure où elle est placée, l'effet d'une altération constitutive est permanent : durant toute la portée, il s'exerce sur toutes les notes de même nom — même de hauteur différente — sauf bien sûr, si entre temps intervient un changement d'armure, ou plus simplement, une altération accidentelle modifiant la hauteur des notes concernées.

  • Exemple :
 \relative c' { \override Voice.TextScript #'staff-padding = #3 \key ees \major \override Staff.TimeSignature #'stencil = ##f \time 6/1 ees1_"1" ees'_"2" ees,_"3" e_"4" ees'_"5" e,_"6" ees'_"7" ees,_"8" }
Dans l'exemple ci-dessus, le mi\flat (bémol constitutif) affecte toutes les notes, sauf les notes N°4 et N°6 à cause du bécarre accidentel. La note N°5, bien qu'étant également un mi\flat, n'est pas affectée par le mi\natural parce que située à une octave différente.

Fonction

Les altérations constitutives ont pour fonction de transposer l'échelle diatonique naturelle. C'est ainsi que, quelle que soit l'armure, on trouvera toujours dans chaque octave, « deux demi-tons diatoniques isolés encadrant alternativement deux et trois tons ».

« Transposer une mélodie » signifie « déplacer cette mélodie en hauteur, sans altérer sa constitution ». Lorsqu'on transpose, les noms de notes changent, mais les intervalles entre les notes restent identiques, évitant ainsi de déformer la mélodie primitive. Si les intervalles conjoints de l'échelle diatonique étaient identiques, la transposition ne mériterait pas de longues explications. Mais comme on le sait, ces intervalles peuvent être soit des tons, soit des demi-tons diatoniques, il est donc indispensable d'avoir recours à des altérations pour que la distance exacte de ces intervalles ne soit pas modifiée au cours de la transposition.
  • C'est ainsi que chaque armure déterminera ses propres gammes et ses propres tonalités. Pour plus de détails sur les armures et leur signification par rapport à la tonalité d'un morceau, consulter l'article Tonalité.
  • Transpositions de l'échelle diatonique naturelle :
Transposition de l'échelle diatonique naturelle

Relations entre armure, tonalité et modes majeur ou mineur

Pour connaître la tonalité d'un morceau, il faut observer son armure, c'est-à-dire le nombre d'altérations constitutives à la clef.
  • Pour les dièses, le dernier dièse de l'armure correspond à la note sensible, située juste un demi-ton en dessous de la tonique qui donne la tonalité du mode majeur. Par exemple, s'il y a trois dièses à la clef (fa \sharp, do \sharp, sol \sharp), la tonalité sera la si le mode est majeur.
  • Pour les bémols, l'avant dernier bémol à la clef correspond à la tonique du mode majeur. Par exemple, s'il y a deux bémols (si \flat, mi \flat), la tonalité sera si \flat en mode majeur.
NB : Avec un seul bémol, on est en fa majeur.
À chaque tonalité majeure est associée une tonalité en mode mineur, présentant la même armure de clef et appelée relative mineure. Pour la trouver, on descend la gamme majeure d'une tierce mineure et la note sensibleest augmentée d'un demi-ton par une altération accidentelle. C'est cette altération accidentelle qui différencie le mode majeur du mode mineur.
Exemple: (do majeur) gamme: do ré mi fa sol la si do, a pour relative mineure (la mineur): la si do ré mi fa sol \sharp la. L'armure de clef ne comporte aucune altération.
Dans le tableau suivant sont reportées les gammes majeures ainsi que leur relatives mineures.
Récapitulatif
Nombre d'altérations Tonalité Relative mineure note sensible: Altération accidentelle
7 \flat (si,mi,la,ré,sol,do,fa) Do\flat Majeur La\flat Mineur Sol \natural
6 \flat (si,mi,la,ré,sol,do) Sol\flat Majeur Mi\flat Mineur \natural
5 \flat (si,mi,la,ré,sol) \flat Majeur Si\flat Mineur La \natural
4 \flat (si,mi,la,ré) La\flat Majeur Fa Mineur Mi \natural
3 \flat (si,mi,la) Mi\flat Majeur Do Mineur Si \natural
2 \flat (si,mi) Si\flat Majeur Sol Mineur Fa\sharp
1 \flat (si) Fa Majeur Ré Mineur Do\sharp
0 Do Majeur La Mineur Sol\sharp
1 \sharp (fa) Sol Majeur Mi Mineur \sharp
2 \sharp (fa,do) Ré Majeur Si Mineur La\sharp
3 \sharp (fa,do,sol) La Majeur Fa\sharp Mineur Mi\sharp
4 \sharp (fa,do,sol,ré) Mi Majeur Do\sharp Mineur Si\sharp
5 \sharp (fa,do,sol,ré,la) Si Majeur Sol\sharp Mineur Fax
6 \sharp (fa,do,sol,ré,la,mi) Fa\sharp Majeur \sharp Mineur Dox
7 \sharp (fa,do,sol,ré,la,mi,si) Do\sharp Majeur La\sharp Mineur Solx

Remarque:

Il existe une relation entre les armures des modes majeur et mineur de la même tonique. Pour obtenir l'armure de la gamme mineure, il suffit de retrancher 3 dièses (ou ajouter 3 bémols) à l'armure de la gamme majeure.
Exemples
do majeur armure vierge; do mineur armure 3 \flat
la majeur armure 3 \sharp; la mineur armure vierge

 

Changement d'armure

L'armure peut être modifiée dans le cours d'un morceau, soit avec un changement de clé, soit après une double barre de mesure. Dans ce deuxième cas, l'ensemble des altérations constitutives peut inclure des bécarres. Un changement d'armure arrive par exemple à l'occasion d'une modulation.


Gammes Majeures


Gamme et échelle Diatonique

L'échelle diatonique est une échelle musicale heptatonique (dont la gamme contient 7 degrés), composée de 5 tons et 2 demi-tons. Les deux demi-tons sont toujours séparés par 2 ou 3 tons. Cette échelle est à la base de la musique occidentale. Chaque degré porte un nom qui se répète de façon cyclique, soit du grave vers l'aigu : do, , mi, fa, sol, la, si et à nouveau do...

En divisant tous les tons en demi-tons, on obtient une échelle chromatique (chaque degré peut être « altéré », abaissé ou élevé d'un demi-ton).

L'échelle diatonique prend la forme d'une succession de demi-tons diatoniques isolés par des groupes alternés de deux et trois tons.

Dans l'échelle diatonique naturelle — c'est-à-dire, en l'absence de toute altération —, les deux demi-tons sont situés, l'un entre mi et fa, l'autre entre si et do.

On peut représenter celle-ci de manière verticale, ou bien, sous forme cyclique (exemple avec le mode majeur) :

Représentation verticale
de l'échelle diatonique
Représentation cyclique
de l'échelle diatonique
Représentation verticale de l'échelle diatonique Représentation cyclique de l'échelle diatonique

La forme cyclique de l'échelle vient de la répétition à l'identique dans chaque octave de la gamme heptatonique de base.


Gammes et echelles Chromatiques

En théorie de la musique, l’échelle chromatique est une échelle musicale composée de douze degrés séparés les uns des autres par un demi-ton1.

 

Elle est constituée des sept degrés de l'échelle diatonique plus cinq notes intermédiaires. Ces nouvelles notes sont obtenues par altérations et divisent chacun des cinq tons de l'échelle diatonique en deux demi-tons (pas forcements identiques).

L'échelle chromatique est ainsi composée de 12 demi-tons de tailles équivalentes (ou presque), contrairement à l'échelle diatonique qui associe tons et demi-tons.

l'échelle chromatique est exclusivement composée de demi-tons — demi-tons chromatiques, mais aussi, demi-tons diatoniques.

  • Exemple, dans l'octave do/do :
Gamme chromatique

En dehors de la gamme tempérée dont tous les demi-tons sont de taille identique, les demi-tons chromatiques et diatoniques ne sont pas placés au même endroit selon l'altération utilisée, voici par exemple un diagramme proposant une approximation du placement des demi-tons en gamme pythagoricienne :

Les accolades indiquent les tons, les demi-tons diatoniques sont laissés en blanc ; les notes intermédiaires figurant entre parenthèses sont des notes altérées.

Notation de l'échelle chromatique — ascendante puis descendante — dans l'octave do-do, les demi-tons sont indiqués par la règle sous la portée :

Gamme chromatique

Les instruments de musique concernés par le tempérament sont les instruments à son fixe, appelés également instruments tempérés. Les autres instruments sont appelés instruments naturels.

1. Quelques exemples d'instruments naturels : les voix, certains instruments à cordes frottées, sans frettes — violon, alto, violoncelle, contrebasse. —, certains instruments à vent — biniou, veuze bombarde, trombone à coulisse, etc.
2. Quelques exemples d'instruments tempérés : les instruments à clavier — piano, orgue, clavecin, harmonium, accordéon, célesta,  et LA VIELLE A ROUE. —, certains instruments à cordes — guitare, mandoline, luth, harpe, viole, etc. —, les instruments à vent avec clés ou pistons — trompette, tuba, clarinette, hautbois, uilleann pipe et certaines cornemuses du Centre (14,16, 20, 23, 26 et 30 pouces).
L'échelle musicale au tempérament égal
(échelle chromatique tempérée)
Le clavier du piano
(exemple d'instrument tempéré)
Échelle musicale au tempérament égal Clavier du piano

Deux notes théoriquement séparées par un comma — par exemple, ré♭ et (un comma plus haut) do♯, ou encore, fa et (un comma plus haut) mi♯ — deviennent des notes enharmoniques ou encore, notes synonymes.

Tous les sons de la gamme chromatique peuvent, par enharmonie, avoir deux ou même trois noms différents :

 


Intervalles

En musique, un intervalle désigne l'écart de hauteur entre deux notes. Cet écart est :

  • harmonique, si les deux notes sont simultanées,
  • mélodique, si les deux notes sont émises successivement1.

 

Chaque intervalle est caractéristique d'une échelle musicale, elle-même distinctive d'un type de musique (indienne, occidentale, orientale, etc). La perception des intervalles diffère aussi selon les cultures. Il n'existe pas de système musical universel contenant tous les intervalles de toutes les échelles musicales. Seul l'intervalle entre un son et sa répétition, l'unisson, peut être considéré comme n'appartenant pas en propre à un genre musical déterminé.

 

Lorsqu'un système musical ne possède pas de théorisation écrite, les musicologues utilisent la terminologie du solfège comme outil de description, afin de rendre compte des intervalles et des échelles propres à ces systèmes.

Octave

En musique, une octave est l’intervalle séparant deux sons dont la fréquence fondamentale du plus aigu est le double de celle du plus grave. Divisée en plusieurs sous-intervalles, elle permet de définir les gammes.

D’un point de vue harmonique, l’octave est l’intervalle le plus consonant. Son renversement est un unisson. 

 

Octave juste do-do

Musique occidentale

Les intervalles de la musique occidentale (les intervalles suraugmentés et sous-diminués - très rares - ne figurent pas ici).
 

En musique tonale, en musique modale, ou en musique atonale, la notion d'intervalle renvoie plus précisément à la distance entre deux degrés d'une gamme musicale.

 

Dans la musique classique et donc dans le système tonal, les intervalles sont nommés et théorisés par le solfège et la fonction des différents degrés dépend de l'intervalle qui sépare chacun d'eux de la tonique. Aux différents intervalles sont associés les notions de consonance et dissonance.

 

Terminologie

Les degrés de l'échelle diatonique sont séparés par des espaces conjoints (ou intervalles) inégaux, les tons et les demi-tons diatoniques.

 

Les intervalles séparant deux degrés de l'échelle diatonique sont toujours nommés en utilisant un nom suivi d'un qualificatif (adjectif) :

  • le nom est lié au nombre de degrés englobés ; ce nombre dépend de la gamme musicale utilisée ;
  • le qualificatif dépend de l'étendue réelle de l'intervalle, compte tenu des tons et demi-tons : ainsi, une tierce est dite majeure lorsqu'elle englobe deux tons, mineure si elle n'englobe qu'un ton et un demi-ton diatonique.

Nom

Le nom de l'intervalle est fonction de sa longueur en degrés (parfois appelée « chiffre »). De un à huit, les intervalles s'appellent:

  1. la prime (article détaillé: unisson)
  2. la seconde
  3. la tierce
  4. la quarte
  5. la quinte
  6. la sixte
  7. la septième
  8. l'octave

Au-delà de l'octave, le nom de l'intervalle est l'adjectif numéral ordinal correspondant : neuvième, dixième, onzième, etc.

 
Neuvième do-ré

 

Ainsi, do-sol constitue une quinte car l'intervalle constitué de do, ré, mi, fa, sol est long de cinq degrés.

 

Jadis, le terme servant à désigner la longueur d'un intervalle servait également à désigner un degré par rapport à la tonique ou par rapport à une autre note de référence. Il est donc préférable d'indiquer la fonction des degrés, par exemple  : « sol est la dominante de la gamme de do » ou « sol est le cinquième degré de la gamme de do » plutôt que « sol est la quinte de la gamme de do ». En revanche, il est correct de définir que « do-sol forme une quinte ».

 

Cependant, en harmonie tonale, l'habitude est conservée de désigner les notes réelles d'un accord au moyen de l'intervalle qui sépare celles-ci de la basse, ou de la fondamentale, en fonction du contexte. Par exemple : « au premier renversement, la tierce (sous entendu : de la fondamentale) va à la basse ». Et inversement, « sur ce premier renversement, la sixte (sous entendu : de la basse, cette sixte est donc la fondamentale) est au soprano ».

 

Les notes extrêmes d'un intervalle à chiffre pair — seconde, quarte, etc. — ont des positions différentes sur la portée : une sur la ligne, l'autre dans l'interligne ; au contraire, les notes extrêmes d'un intervalle à chiffre impair — unisson, tierce, etc. — ont des positions identiques sur la portée : soit sur deux lignes, soit dans deux interlignes.

 

Qualificatif

Le nom d'un intervalle ne donne qu'une idée approximative de son étendue exacte. Par exemple, les deux intervalles de trois notes, do-mi et ré-fa, n'ont pas la même étendue — respectivement, deux tons, et un ton et demi — bien qu'englobant l'un comme l'autre, le même nombre de notes. Des qualificatifs permettent de les distinguer, il en existe cinq principaux :

  • majeur,
  • mineur,
  • juste,
  • augmenté,
  • diminué.

 

Plus rarement, on rencontre les qualificatifs « suraugmenté » et « sous-diminué ».

     
 
   
 
diminué
sous-diminué

Au sein de l'échelle diatonique naturelle, les intervalles se partagent entre deux familles :

  • les intervalles justes : ceux qui ont la même étendue quelle que soit leur position (ils ne doivent être ni augmentés ni diminués pour être qualifiés de justes),
  • ceux qui ont deux étendues possibles : ils peuvent être soit majeurs soit mineurs (l'étendue d'un intervalle majeur est plus grande d'un demi-ton chromatique que celle de l'intervalle mineur).
Intervalles justes

La quarte, la quinte et l'octave peuvent recevoir la qualification de juste :

  • la quarte juste fait exactement 2 tons et 1 demi-ton,
  • la quinte juste fait exactement 3 tons et 1 demi-ton,
  • l'octave juste fait exactement 5 tons et 2 demi-tons.
 
Intervalles majeurs et mineurs

La seconde, la tierce, la sixte et la septième reçoivent les qualifications de majeure ou mineure :

   
seconde    
     
     
     

Par exemple, do-ré et mi-fa sont tous deux des secondes, mais le premier est majeur car do et sont éloignés d'un ton, tandis que le deuxième est mineur car mi et fa sont éloignés d'un demi-ton.

Si on classe les intervalles par ordre d'étendue ascendante, pour la même longueur, l'intervalle mineur précédera l'intervalle majeur correspondant. Selon ce classement, il est possible de reconstituer tous les intervalles de l'échelle diatonique naturelle en partant de do en utilisant uniquement les intervalles majeurs ou juste (les autres sont équivalents à l'un d'eux par enharmonie).

Intervalles augmentés et diminués

Quelle que soit la nature de l'intervalle, il est toujours possible de le rallonger ou le raccourcir d'un ou plusieurs demi-tons par l'ajout ou le retrait d'une altération. On parle alors d'intervalle augmenté et diminué si un demi-ton chromatique a été ajouté ou soustrait, et d'intervalle suraugmenté ou sous-diminué si sa longueur a été modifiée de deux demi-tons chromatiques.

Par exemple, do-sol#, est une quinte augmentée car la distance de do à sol est égale à cinq degrés, et qu'un demi-ton a été ajouté à l'intervalle. Cet exemple permet de voir que la quinte augmentée a un nom différent mais la même sonorité (dans un système à tempérament égal) que la sixte mineure (ici do-la bémol) ; cependant, ces intervalles sont différents en musique tonale ou modale, car bien que leurs sons soient identiques, leurs fonctions ne le sont pas. Cela influe sur le sens donné au discours, et peut également influencer l'interprétation musicale.

Intervalles augmentés Intervalles diminués Quinte juste, diminuée, sous-diminuée Tierce majeure, mineure, diminuée

Renversement

Un intervalle simple (d'étendue inférieure à l'octave) peut être renversé par inversion de ses notes. Le renversement d'un intervalle est aussi appelé intervalle complémentaire, ou intervalle différentiel. Un intervalle ajouté à son renversement donne une octave juste. Par exemple, la quinte juste do-sol a pour renversement la quarte juste sol-do ; l'étendue de ces deux intervalles donne l'octave do-do ou sol-sol.

Un intervalle mineur renversé donne un intervalle majeur, et inversement. De même pour les altérations : un intervalle augmenté a pour renversement un intervalle diminué. Par exemple, la tierce majeure fa-la a pour renversement la sixte mineure la-fa :

Renversement

Formule de renversement

La formule suivante permet de trouver le renversement d'un intervalle donné :

9 – étendue initiale = étendue du renversement

Par exemple, une septième renversée donne une seconde (9 – 7 = 2).

Détail des intervalles

Intervalles classés par étendue et regroupés par intervalles enharmoniques
en gras, les intervalles de l'échelle diatonique naturelle, et en italique, les altérations rares
Intervalle Seconde note par rapport à do Intonation Renversement Commentaire Nombre de demi-tons
Prime juste à l'unisson do consonance absolue octave   0
Seconde diminuée Bémol min.pngBémol min.png       0
Prime augmentée do \sharp     demi-ton chromatique 1
Seconde mineure \flat dissonance septième demi-ton diatonique 1
Tierce sous-diminuée mi \flat\flat\flat       1
Prime suraugmentée do Double sharp.png       2
Seconde majeure dissonance septième ton 2
Tierce diminuée mi Bémol min.pngBémol min.png       2
Seconde augmentée \sharp       3
Tierce mineure mi \flat consonance douce sixte   3
Quarte sous-diminuée fa \flat\flat       3
Seconde suraugmentée Double sharp.png       4
Tierce majeure mi consonance douce sixte   4
Quarte diminuée fa Bémol min.png       4
Tierce augmentée mi \sharp       5
Quarte juste fa consonance forte quinte   5
Quinte sous-diminuée sol \flat\flat       5
Tierce suraugmentée mi Double sharp.png       6
Quarte augmentée fa Dièse min.png dissonance forte quinte diminuée triton 6
Quinte diminuée sol Bémol min.png dissonance forte quarte augmentée triton 6
Sixte sous-diminuée la Bémol min.pngBémol min.pngBémol min.png       6
Quarte suraugmentée fa Double sharp.png       7
Quinte juste sol consonance forte quarte   7
Sixte diminuée la \flat\flat       7
Quinte augmentée sol Dièse min.png       8
Sixte mineure la Bémol min.png consonance douce tierce   8
Septième sous-diminuée si Bémol min.pngBémol min.pngBémol min.png       8
Quinte suraugmentée sol Double sharp.png       9
Sixte majeure la consonance douce tierce   9
Septième diminuée si \flat\flat       9
Sixte augmentée la Dièse min.png       10
Septième mineure si Bémol min.png dissonance seconde   10
Octave sous-diminuée do Bémol min.pngBémol min.png       10
Sixte suraugmentée la Double sharp.png       11
Septième majeure si dissonance seconde   11
Octave diminuée do \flat       11
Septième augmentée si Dièse min.png       12
Octave juste do consonance unisson   12
Septième suraugmentée si Double sharp.png       13
Octave augmentée do \sharp       13
Octave suraugmentée do Double sharp.png       14

Transposition

La transposition d'un intervalle est le déplacement de celui-ci en hauteur — au moyen des altérations sans modification de son étendue exacte.

 

Si un demi-ton chromatique est ajouté, ou bien, retranché, aux deux notes extrêmes d'un intervalle donné, le nom et le qualificatif de cet intervalle ne changent pas, en d'autres termes, les intervalles sont équivalents.

 

Par exemple, do-mi est une tierce majeure, mais do\sharp-mi\sharp, ou encore, do\flat-mi\flat, sont aussi des tierces majeures ; fa-si\flat est une quarte juste, mais fa\flat-si\flat\flat, ou encore, fa\sharp-si, sont aussi des quartes justes ; etc.